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OLIVIER BOGÉ

Nouvel album "SHELTER{S}"

« La vie de chaque homme est un chemin vers soi‐même, l’essai d’un chemin, l’esquisse d’un chantier. Personne n’est jamais parvenu à être entièrement lui‐même; chacun, cependant, tend à le devenir, l’un dans l’obscurité, l’autre dans plus de lumière, chacun comme il le peut. Chacun porte en soi, jusqu’à sa fin, les restes de sa naissance, les dépouilles, les membranes d’un monde primitif. (...) À nous tous, les origines, les mères sont communes. Tous, nous sortons du même sein, mais chacun de nous tend à émerger des ténèbres et aspire au but qui lui est propre. »
Hermann Hesse « Demian »
S H E L T E R{S}

C’est une nouvelle page bien différente des précédentes qu’Olivier a ouverte depuis quelques années après plusieurs disques instrumentaux dans le jazz. Une musique aux accents beaucoup plus folk, et chantée.

S H E L T E R{S} est le 5ème disque de ce musicien inclassable, après « When Ghosts Were Young », « Expanded Places » et « The World Begins Today », très remarqués par la presse en France et à l’étranger (plusieurs fois FFFF Télérama; Top 20 de l’année des Inrocks catégorie World, Jazz, Chanson; Coup de coeur Libération; Sélection du Monde; Coup de coeur France Musique, album de la semaine FIP;..).

Fidèle à son amour éperdu pour le lyrisme et la mélodie, Olivier nous entraîne au plus près du coeur, au plus près de l’humain, mais aussi de cette nature que nous ne savons plus écouter et respecter parfois.

Réalisé sur plus de cinq ans, c’est un disque qui a été longuement muri, pensé et travaillé. Prendre le temps de construire chaque instant, sans idée préconçue, en se laissant guider par le musique, par l’instinct plus que par l’intellect. Comme un contre pied à notre société qui exalte la vitesse et la surproduction.

Sur ce disque, Olivier joue de tous les instruments à l’exception de la batterie confiée à son ami de longue date Karl Jannuska. Il y chante, en a écrit l’ensemble de la musique et une majeure partie des textes, assure la production et l’enregistrement, ainsi que le mixage. Aucun désir de contrôle ou de quelconque performance ici, mais la possibilité de transformer et faire grandir ces morceaux sur une longue période, faire à tout moment évoluer cette musique et suivre les évolutions naturelles que celle ci imposait au cours du temps. L’occasion aussi
d’exploiter pleinement ses capacités de multi instrumentiste pour se rapprocher au plus près de ses visions intérieures au service d’une unité d’ensemble. Avec en tête l’idée du peintre qui dispose de toute une palette de couleurs entre ses mains.

Dans S H E L T E R{S}, la voix se fait discrète, les arrangements instrumentaux riches et fournis, les couleurs harmoniques foisonnantes. Cet album fait la part belle à l’écriture, instrumentale et vocale, à un amour de la folk, mais aussi du jazz et de la musique classique, musiques qui l’accompagnent et qu’il travaille depuis toujours.

« S H E L T E R{S}, ce sont des abris multiples. Ce pourrait être la musique, qui, pour moi, a toujours été un peu comme un refuge, non pas à l’écart du monde, mais un endroit qui nous permet d’habiter pleinement ce monde tout en nous protégeant lorsque c’est nécessaire. Ce pourrait être nos relations, amoureuses ou amicales, qui rendent cette vie si riche. Ce sont aussi nos refuges intérieurs sans lesquels rien n’est possible. Et tout particulièrement ce quelque chose qui prend soin de nous, et dont on prend soin aussi.
...Mais ce pourrait être aussi cette drôle de cabine, chez moi, dans laquelle j ai enregistré une bonne partie de ce disque. »

S H E L T E R{S}, c’est un refuge aux antipodes d’un milieu clos ou figé. C'est une musique de la route et de l'espace, un talisman que nous emportons avec nous. Apprendre à se débarrasser du superflu, laisser de côté ce qui n'est pas essentiel dans nos vies, s'écarter de lumières trop vives et être au plus près de cette petite flamme intérieure qui éclaire le chemin de chacun.
Une ode à la lumière et à l’invisible.
WHEN GHOSTS WERE YOUNG

«When Ghosts Were Young» est le quatrième disque en leader d’Olivier Bogé.
Ce qui étonne, disque après disque, chez cet artiste, c’est en premier lieu sa capacité de renouvellement permanent, son envie d’explorer des univers très différent, usant de ses capacités de multi instrumentiste pour mieux sonder ses univers intérieurs. Avec toujours comme fil conducteur un amour sans limite pour la mélodie, pour les couleurs harmoniques sans bornes et un lyrisme profond qui lui est propre. Des mélodies qui s’immiscent en chacun, petit à petit, pour ne plus quitter l’auditeur. Cette apparente simplicité qui cache une recherche poussée de l’épure et une complexité jamais mise en avant.
Garder l’émotion que procure chaque nouvelle note intacte, sans tomber dans un quelconque automatisme d’écriture. Faire de chaque nouvelle seconde de musique un nouveau monde. Ce pourrait être l’ambition résumée de ce musicien singulier, sensible et attachant. A travers ce nouvel opus, Olivier Bogé poursuit une fois encore sa quête éperdue de lumière. Sa recherche de l’émerveillement, du renouveau. Ce qui conduit ce multi instrumentiste à travailler intensément la guitare acoustique pour l’écriture de ce disque, instrument dont il joue sur la quasi totalité de l’album en plus du saxophone ( et du piano sur deux morceaux ).
A l’occasion de cet album, son écriture a gagné encore en construction, en densité légère, ouvrant ainsi un peu plus l’espace à chacun des instrumentistes présents. Un peu plus encore que sur ses disques précédents, les frontières entre jazz, folk, rock et musique classique s’effacent. Ce qui ressort de tout cela est une musique qui élève et apaise, sans barrière et sans frontières.
Olivier a choisi de s’entourer de musiciens avec lesquels il entretient des liens étroits et anciens, des instrumentistes de premier plan du jazz français, et des leaders à part entière avec lesquels il a pu développer au fil de ces années des connections très profondes. On retrouve à ses cotés le guitariste Pierre Perchaud, le pianiste Tony Paeleman, le contrebassiste Nicolas Moreaux, et le batteur Karl Jannuska, ainsi que sur un titre la chanteuse Isabel Sörling.
EXPANDED PLACES

Après « The World Begins Today », enregistré avec Tigran Hamasyan, Jeff Ballard et Sam Minaie, unanimement salué par la presse en France et dans le monde (FFFF Télérama, coup de coeur Libération et France Musique, 25 meilleurs disques de l’année par l’Express...), Olivier Bogé revient avec un disque très personnel, « Expanded Places », dans lequel il élargit son mode d’expression à plusieurs instruments, le saxophone, mais aussi le piano, les guitares, le fender rhodes et la voix, comme il l’avait déjà fait sur « Rising Lights » dans son disque précédent.
Il s’est entouré de ses proches compagnons, Karl Jannuska à la batterie ‐ incroyable de puissance et d’inventivité de bout en bout ‐, Nicolas Moreaux à la contrebasse – dont la rondeur de son, la complémentarité rythmique et mélodique font merveille ‐ tous deux déjà présents sur son premier disque, « Imaginary Traveler » et, pour quelques titres, d’amis d’enfance, Guillaume Bégni (cor solo de l’Opéra de Paris) et Manon Ponsot, violoncelliste, tous deux merveilleux musiciens.
Par‐delà les frontières stylistiques et les influences multiples, musicales, mais aussi littéraires ou cinématographiques (Red Petals Disorder a été inspiré par Christian Bobin, et Wings Of Desire par Wim Wenders), Expanded Places se veut l’expression des multiples facettes de notre être dont nous avons parfois l’intuition à certains moments de notre vie. Dans « Le Loup des Steppes », Herman Hesse a parlé de ce caractère pluriel, fait d’«un agrégat de moi différents », d’ »un monde extrêmement multiple », d’ « un ensemble chaotique de formes », de « degrés d'évolution et d'états », d’ « hérédités et de potentialités ». C’est à cette participation aux états multiples de notre âme, que voudrait convier l’écoute de ce disque.
Ses neuf variations aux titres oniriques sont autant de reflets d'un amour irriguant des mélodies limpides, pour mieux les élever au rang d'hymnes fraternels. L’extrême précision et la concision de l’écriture, le mélange de couches sonores superposées, comme pourrait le réaliser un peintre avec ses couleurs, libèrent l’imaginaire et l’ouvrent à des sensations sans cesse renouvelées. L’ensemble, d’une grande cohérence, est tourné vers la recherche de l’apaisement et de la lumière qui émane de chaque instant. Cette lumière intérieure conquise par le dépassement de soi est peut‐être l’une des dernières aventures humaines, bien loin des sentiers balisés de notre quotidien. Comme si, malgré tout, existait encore un Ascenseur pour le Paradis, dont cet album est, à sa manière sereine, une incitation à gravir les premières marches.
Hors du temps et des classifications, libérée des effets de mode, la quête du musicien est alors celle d'un éternel recommencement...